Concours d'illustration

Date: 10 avril - 10 mai
Heure: 22:00
Lieu:  Institut Liszt Paris
92 Rue Bonaparte

À l’occasion de la journée de la poésie hongroise - célébrée le 11 avril, le jour de naissance d'Attila József -, l’Institut Liszt Paris lance un concours d'illustration ouvert à toutes et à tous à partir de 6 ans.
Les candidats sont invités à illustrer selon leur choix Paris, le poème de Miklós Radnóti ou Berceuse d'Attila József et nous proposons un poème de Sándor Weöres intitulé C'était un joli coffret pour les petits enfants.

Le jury décernera des prix aux meilleures illustrations dans les trois catégories suivantes :

  • 6-9 ans
  • 10-17 ans
  • 18 ans et plus

Les membres du jury :

Adrienne Éva Burányi, directrice de l'Institut Liszt Paris
Guillaume Metayer, traducteur, poète, et directeur de recherche au CNRS
Bálint Ferenczy, historien de l'art, co-fondateur de Initio Arts & Design

Période de participation : du jeudi 11 avril au samedi 11 mai 2024

Dépôt de candidatures :

  • par la poste - Institut Liszt Paris, 92, rue Bonaparte, 75006 Paris ou
  • par e-mail : contact@instituthongrois.fr

La remise des prix aura lieu le jeudi 30 mai à 19h00 au Consulat de Hongrie.

Les meilleures illustrations seront récompensées des bons-cadeaux offerts par l'Institut Liszt Paris et elles seront publiées sur notre site internet et notre page Facebook.

Les poèmes à illustrer :

Sándor Weöres

C’était un joli coffret,
dedans a poussé un pommier
et j’ai cueilli sur ce pommier
une pastèque pour mon goûter.
La petite Sára, en sautant,
a cassé le joli coffret.

(Traduction d'Annie Lacour)

Attila József : Berceuse

Le ciel ferme ses grands yeux bleus,
La maison ferme tous ses yeux,
Le pré dort sous son édredon.
Endors-toi, mon petit garçon.

Sur ses pattes la mouche a mis
Sa tête et dort. La guêpe aussi,
Avec elles dort leur bourdon.
Endors-toi, mon petit garçon.

Le tramway rêve doucement
Endormi sur son roulement,
Dans son rêve il sonne à tâtons.
Endors-toi, mon petit garçon.

Sur la chaise la veste dort
Et son accroc dort corps à corps.
Il n’en deviendra pas plus long.
Endors-toi, mon petit garçon.

La balle est vaincue, le sifflet
Somnole comme la forêt.
Et même il dort le gros bonbon.
Endors-toi, mon petit garçon.

Tu auras l’espace et la terre
Comme tu as ta bille en verre.
Tu seras géant pour de bon.
Endors-toi, mon petit garçon.

Tu seras pilote et soldat,
Berger des fauves tu seras.
Ta maman dort, et sa chanson.
Endors-toi, mon petit garçon.

(Texte de Guillevic, d’après Ladislas Gara)

Miklós Radnóti : Paris

Au coin du Boul' Mich' et de la
rue Cujas le trottoir un peu s'incline.
Je ne t'ai pas laissée, ô ma
belle et folle jeunesse, et dans ce puits de mine,
mon cœur, ta voix résonne et devant les yeux j'ai
la rue Monsieur-le-Prince avec son boulanger.

A gauche dans le Luxembourg
un arbre aux feuilles qui jaunissent
sentait l'automne et son retour.
Ô liberté, nymphe chérie aux longues cuisses
toi que le crépuscule habillait d'or,
les grands arbres voilés te cachent-ils encore ?

L'été passant comme une armée
dans la poussière et la sueur battait tambour ;
une vapeur, une fraîcheur tout embaumée
montait sur son passage et flottait alentour.
A midi c'était encore l'été, mais ensuite
l'automne au front de pluie arrivait en visite.

Moi j'allais à ma guise alors comme un enfant,
un blanc-bec à la barbe grise
qui sait bien que la terre est ronde et qui n'attend,
le vieux cuistre, plus de surprises.
J'allais... Qui donc avait souci de ce passant ?
Plus tard je descendais sous le pavé brûlant.

Je vous évoque, noms sonores,
ô Châtelet, Cité, Saint-Michel, Odéon !
Où êtes-vous ? Et toi, Denfert, âpre juron ?
Sur un grand mur taché le plan semblait éclore...
Où êtes-vous ? J'écoute... Et j'entends bourdonner
l'odeur des corps humains et des trottoirs mouillés.

Et les nuits ! Ô vagabondages
des faubourgs au Quartier latin !
Sur l'aube de Paris quel étrange nuage !
Reverrai-je tout gris s'y lever le matin,
quand tombant de sommeil, ivre de rimailler,
l'heure vient pour dormir de se déshabiller ?

Ô pouvoir m'arracher au cours
de mon destin ! Revoir un jour
la gargote en-bas dans la cour,
son chat qui sur le toit là-haut pleurait d'amour !
Entendre ses cris de naguère !
C'est là que j'ai compris dans quel charivari
sous la lune autrefois les Noé naviguèrent.

(Traduction de Jean-Luc Moreau)