Bestiaire poétique illustré 7

La présence des animaux semble avoir des bienfaits sur notre santé physique et mentale, ce qui n’est pas chose négligeable en ces temps difficiles où nous sommes plus que jamais coupés de la nature. Faute de pouvoir inviter des chiens et des chats en chair et en os, ou pourquoi pas des dragons, à votre domicile, nous avons décidé de vous faire découvrir leurs versions poétiques et picturales. Elles ne provoquent pas d’allergies, n’endommagent pas les meubles avec leurs griffes ou en crachant du feu, mais attirent gentiment votre attention sur leurs créateurs, des poètes et des illustrateurs hongrois de talent. 

« Bien pauvre et niais, j’étais un éléphant.
J’ai bu aux rivières fraîches et tranquilles.
Avec ma trompe sur le haut de la colline
Je caressais, content, la lune, le soleil.

Je leur montrais d’ici et l’arbre et les plantes.
Le vert capricorne, le serpent, le silex.
Mon cœur est maintenant humain. Or, j’ai perdu
Mon ciel. Et mes oreilles bougent et m’éventent. »

Attila József, Médaillons, adaptation de Tristan Tzara
(Attila József, Aimez-moi. L ’Œuvre poétique, Phébus, 2005)

Illustration de Bíbor Timkó
(On the back of the Universe)